Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/586

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mieux joüer son personnage de magicien, il avoit une grande soutane de toille noire. Toute l’assistance feignit d’estre troublee à sa venuë, et chacun s’enfuit d’un costé et d’autre, de sorte qu’il se saisit facilement d’Amarylle, et l’ayant mise dans un carrosse qui l’attendoit à la porte, luy dit, ne crains plus, beau berger, je suis Hircan ton amy, qui t’est venu secourir au besoin. Ceux qui te vouloient faire mourir auront beau te chercher. Mon chariot est traisné par des hypogriphes qui nous conduiront chez moy en peu d’heure. Les avantures passees avoient si fort estonné Amarylle qu’elle ne sçavoit où elle estoit, mais enfin elle r’entra en elle mesme, et reconnoissant Hircan le remercia de la faveur qu’il luy fai