Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/613

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tout à bon, en parla à Carmelin, et voyant qu’il se rendoit plus propre à servir qu’à estre son compagnon, à cause qu’il estoit fort pauvre, il se resolut de le prendre à son service, sans luy rien commander toutefois que de facile et d’honneste. Il luy donna donc de l’argent, et luy dit qu’il s’en allast luy acheter des moutons en quelque marché ; et qu’il n’oubliast pas aussi à faire raser sa barbe, et gauffrer ses cheveux. Dés qu’il fut party Clarimond vint entretenir le berger sur ses amours, et luy demanda s’il n’avoit point encore receu quelque faveur signalee de Charite. Il luy respondit que son grand respect l’en avoit empesché. Sçachez, amant, reprit Clarimond, que la fortune favorise les