Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/62

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tu veu pas un dedans les histoires qui ne l’ait esté ? N’as tu pas remarqué qu’ils doivent faire des vers en parlant, et qu’il faut que cela leur soit aussi aysé que la prose l’est aux autres personnes ? Autrement comment diroient-ils leurs peines à leurs bergeres en toutes occasions par un sonnet, une villanelle, ou un madrigal chanté à propos ? Mais n’est-ce point que tu es de ces insensibles qui méprisent l’amour et les muses ? Te doy-je dire heureux d’estre de cette humeur ? Ouy, car tu n’es pas exposé comme moy aux traits d’une cruelle déité. Helas ! Dy moy, ne la connoy-tu point cette belle Charité ? Non, respondit le berger, je ne sçay qui sont tous ces gens là que vous me nommez. Quoy tu ne l’as point veuë, reprit Lysis,