Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/667

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le silence un ennuy qui le contraignit fort long-temps de se taire, se couchant par terre comme un homme à demy mort ? Enfin il se releva, et voyant que Carmelin alloit d’un costé et d’autre, il luy demanda ce qu’il cherchoit. Je cherchois une fontaine pour y puiser de l’eau, et vous la venir jetter sur le visage, afin de vous faire revenir de vostre pamoison, respondit Carmelin. Helas ! S’escria Lysis, pourquoy en cherches tu si loin ? Ne voy-tu pas qu’il y en a desja tant qui coule sur mes jouës. Regarde ces pleurs qui me baignent le visage ; ils m’ont tiré de mon evanouyssement, mais ce n’a esté que pour me donner le moyen de me plaindre. Ha ! Regrets, tristesses, desespoirs,