Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/678

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aisse là ; on ne vous fait rien ; vous durez tant que vous pouvez. Je ne parle pas des plantes, car elles vivent, je parle des meubles et des choses necessaires, comme vous pourriez dire un miroir, et cette forme me seroit fort propre : car j’ay desja le portraict de Charite peint dedans mon cœur. Je representerois son visage autant present qu’absent : mais aussi je ne recevrois point d’autre image, et en vain les autres s’y viendroient mirer. Or quand on est ainsi changé en un meuble, on n’est pas pourtant insensible, et l’ame se retire en quelque coin. Mon maistre, sans vous faire tort, dit Carmelin, j’ay d’aussi belles inventions que vous sur ce suject. Changez vous en chemise, vous