Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/682

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indre à son chapeau il glissa tout d’un coup, et tomba dedans le creux de l’arbre que la vieillesse avoit si bien rongé, qu’il y avoit place pour un homme. On ne luy voyoit plus que la teste et les bras qu’il estendit d’un costé et d’autre pour empoigner deux grosses branches, et estant en cette posture il commença à s’escrier ainsi. Il n’y faut plus songer, Clarimond ; la chose est faite ; en vain vous delibererez de quelle sorte je seray metamorphosé. Mon destin a voulu que je fusse changé en arbre. Ha dieu, je sens mes jambes qui s’allongent, et se changeant en racine, se prennent dedans la terre. Mes bras sont maintenant des branches, et mes doigts des rameaux. Je