Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/689

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l’aller vendre à la friperie de Paris, et de profiter de mes despoüilles, mais croy que tu ne l’auras jamais. Il s’est fait une partie de moy-mesme, et ce n’est plus maintenant qu’une escorce espaisse qui est au dessus de ma peau qui est comme une autre escorce plus deliee couverte de cét autre, ainsi que tu en vois d’ordinaire aux arbres. Sur de semblables peaux, les anciens escrivoient autrefois auparavant l’usage du papier. Toutefois je ne dy pas cecy, afin que tu me viennes escorcher pour faire des lettres à ta maistresse. Je suis un arbre sacré auquel il n’est pas permis de toucher, si ce n’est aux dieux et à Charite, et c’est principalement au service de cette belle que je suis voüé. Qu’elle vienne graver ses chiffres dessus