Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/694

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plus. Apres cette plainte il fit des cris plus hauts que les premiers, et se tint tousjours si fort à l’arbre, que l’on vid bien que l’on luy arracheroit plustost les bras que de l’oster de là, car il estoit entré en une furie qui le rendoit extremement fort. Ses bons amis ne luy voulurent donc plus faire de mal, et le laisserent pour songer à quelque meilleure invention, qui le pust faire sortir de son arbre. Ils envoyerent querir un fagot, et y misrent le feu proche du saule, comme s’ils l’eussent voulu brusler. Cela ne servit qu’à faire redoubler les plaintes du berger, qui crioit comme s’il eust desja senty la flame, et il ne s’imagina jamais qu’il luy fust possible