Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/703

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vouë, cher amy, que tu sçais fort bien cultiver les plantes. Ma moüelle est toute humectee de la liqueur que tu viens de me donner, et ma seve qui est l’humeur radicale des arbres, en a repris sa vigueur. Je vous le disois bien, respondit Clarimond, je m’en vay vous faire encore taster d’un autre breuvage qui est bien plus nutritif. En suite de ce discours, il commanda tout bas à Champaigne, d’aller voir chez luy, s’il n’y auroit point quelque boüillon. Ce laquais revint incontinent avec un potage à la citrouille, que l’on avoit fait pour les chartiers. L’on le versa encore par l’entonnoir, et quand les soupes ne pouvoient entrer, l’on les poussoit avec un petit baston, comme si l’on eust chargé une