Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/739

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jouyr d’elle de quelque façon que ce fust, il s’en alla dans la maison chercher quelque faucille pour couper cette herbe. Comme il s’en revenoit en tenant une dans sa main, la place devint seiche comme auparavant, et il ne trouva plus qu’un mouton dans la cour. Ha ! Dit il, c’est ce mouton qui a mangé mon herbe : qu’il est glorieux d’avoir ma maistresse dans son ventre ! Doy-je l’adorer ou le punir ? En attendant que j’en resoudray, je m’en vay revoir mes soldats. Il n’eut pas si tost le dos tourné pour s’en aller qu’il pensa qu’il ne faloit point pardonner à ce mouton : mais comme il s’en retournoit à luy, il vid un loup au lieu, tellement qu’il fut fort fasché, croyant que cét animal avoit devoré