Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/744

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deux ou trois fois, tellement qu’elle dit à Lysis : voyez comme il aprouve ce que j’ay dit par ce murmure. Maintenant que j’ay raconté son histoire, puis que je suis en train il faut que je vous aprenne la mienne, que je n’ay pas treuvé l’occasion de vous dire quand vous m’avez veuë chez Hircan. Elle ne sera pas si longue qu’elle vous puisse ennuyer. Donnez luy telle estenduë que vous voudrez, repartit Lysis, mes oreilles sont attachees à vostre bouche, avec autant de douceur et de delectation, que si c’estoit Orphee qui repetast les mesmes airs qu’il disoit sur sa lyre, quand il atira apres soy les arbres mes ayeux. Sçachez donc Lysis, reprit Synope, que je suis fille d’un duc de Bourgongne, qui ne me promettoit