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Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/75

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ils respandirent par tout le monde, de peur qu’ils ne se rassemblassent, mais les muses qui avoient esté ses amies ordonnèrent, qu’ils imiteroient chacun toute sorte de voix comme elle faisoit quand elle vivoit. Pan en fut bien puny, car au lieu qu’elle ne lui faisoit honte auparavant, qu’en un endroit, elle luy en fait à cette heure-cy par tout, et contrefait non seulement le son de sa flute, mais aussi celuy de beaucoup d’autres instrumens dont jamais il n’a sçeu joüer. De là vient qu’il n’y a guère de lieux où il ne se trouve quelque voix qui nous responde. Mais voicy encore une autre chose digne de remarque que je vous vay dire. En une des isles fortunées il y eut autrefois une sçavante fée, qui ayant soin de la personne de plusieurs princes et chevaliers ses