Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/760

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bien voulu l’entretenir, il ne sçavoit par quel bout commencer. Les hamadryades et le violon revindrent avec des bouteilles et des paniers, ce qui fit cesser la musique ; ils aportoient du pain et force tranches de pasté, et de jambon de Mayence, avec de bon vin, et quelques boistes de confitures. Morin et Synope ayans commencé de manger, Lucide dit à Lysis, et vous, demy-dieu champestre, ne voulez vous pas faire comme les autres ? Quoy, ce que je vous fay servir, n’est-il pas assez exquis ? Me voulez vous desdaigner ainsi ? Non, je vous jure, respondit Lysis, mais vous sçavez qu’entre nous autres arbres, nous ne mangeons point, nous ne faisons que boire. Nous ne sommes pas comme