Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/773

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Vous voyez, dit Synope, que l’on coupe bien tous les jours le bois de ce jeune cyprez qui est avec nous afin d’en faire des violons ; il n’en fait point plus maigre chere. Le corps des arbres n’a-t’il pas des superfluitez aussi bien que celuy des hommes ? Prenez que l’on vous rogne les ongles, ou que l’on vous coupe le poil, comme si vous estiez encore berger. Je croy que si l’on vous ostoit seulement une fueille, vous vous imagineriez estre à la gesne. Quand je n’en aurois point de mal, dit Lysis, il me faut laisser entier, car je suis un arbre sacré. Comme il disoit cela le dieu Morin foüilla dans un panier où il y avoit quelques restes de la collation, et y ayant trouvé une boiste fort creuse, ou il y avoit