Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/805

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tant de personnes inconnuës, avoit tant de peur qu’il n’osoit s’éloigner de luy, tellement que Synope l’ayant aperceu, dit à Lysis, qui est-ce que vous avez là derriere vous ? Cher frere. Qui seroit-ce ? Respondit Lysis, ne voyez vous pas que c’est mon ombre, et que la lune luit fort maintenant ? Nullement, dit Synope, je sens icy la chair fraische. Nous sommes trahies. Voila un mortel, fuyons mes compagnes. En disant ces paroles elle s’enfuit, et toute la troupe la suivit incontinent : de sorte que Lysis se mit à courir apres, leur disant le plus haut qu’il lui estoit possible : où courés vous ? Cheres divinitez, arrestez vos pas ; ce n’est qu’un miserable berger que vous fuyez. Si vous ne