Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/879

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moins dites moy en bref ce que vous voulez objecter à ces excellens esprits, repartit Lysis. Je le feray librement, dit Clarimond, et pour parler premierement des anciens poëtes, je vous soustien comme j’ay desja fait, que toutes leurs fables sont pleines d’absurditez ridicules. Ils ont inventé mille sottises suivant les coustumes de leur siecle. Que si l’on eust vescu en leur temps comme l’on fait à cette heure, et qu’ils eussent eu les inventions que nous avons, ou que ce fust en ce temps cy que leurs œuvres se composassent, au lieu qu’Apollon jouë de la lyre, il joüroit du luth, et au lieu qu’il tuë le serpent python à coups de flesches, il le tueroit à coup d’arquebuse. Au lieu de donner un arc et un carquois