Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/882

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courant de la folie, et comme les moutons se jettent où ils voyent tomber les autres, ils sont contens de faillir par imitation sans penetrer dedans les choses, et ne sçauroient escrire trois lignes qu’ils ne parlent autant de Jupiter et de Mars que si nous estions au temps d’Auguste. Il y a bien d’autres extravagances dans les romans lesquelles je veux esplucher l’une apres l’autre en une censure que j’en feray. Pour les petites poësies que nous font aujourd’huy ceux qui n’ont pas l’esprit assez fort pour entreprendre quelque chose de longue haleine, et sont trois mois à faire un sonnet, ô dieu ! Se peut-il treuver une chose plus inutile et plus mesprisable ? Ceux qui s’en meslent ont-ils pas bonne raison de croire qu’un discours fort