Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/926

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rendent conformes aux humeurs, aux qualitez et aux actions de leurs maistresses. Ils sont tristes de leurs tristesses, malades de leurs maladies, joyeux de leurs joyes, et sains de leur santé. Ils rient de les voir rire, pleurent de les voir pleurer, partageant ainsi ensemble les plaisirs et les peines. Or ayant apris que Charite se trouve mal, comment donc est-ce que je me pourrois trouver bien ? Vous ne vous estonnerez plus si je suis au lict, et si j’ay pris medecine : car ayant sçeu qu’elle en avoit pris une, je l’ay voulu imiter, afin d’observer les loix que l’amour me dicte. Mais, ô de mon bon heur l’admirable destin ! Je ne me suis pas servy d’un autre apothiquaire que le sien. Une mesme main nous à presenté le gobelet à tous