Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/942

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condition. Ton entretien est icy bien agreable. Tu donnes l’ame aux pertuis de tes doux chalumeaux. Vrayment je te sçay bon gré de n’estre point oysif, si j’avois ma guytarre nous ferions un concert ensemble. Ce berger qui estoit un homme de village assez simple estoit si estonné de voir Lysis et Carmelin faits comme ils estoient, qu’il les regardoit l’un apres l’autre depuis les pieds jusqu’à la teste, de sorte que Lysis voyant qu’il ne disoit rien, continua de parler. Croy-tu, luy dit-il, que l’instrument dont tu joües soit plus propre à ceux de nostre qualité que la guytarre ? Si je le sçavois je voudrois aprendre à joüer de la musette, afin d’estre pastoral en toute chose. Mon maistre, s’en vint dire Carmelin,