Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/955

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faire aucune action que je ne sois tourmenté par quelque nouvel accident, et comme Mithridate vivoit de poison, je vy de pensers amoureux. Ha ! Miserable, que feray-je donc, s’escria Meliante ; puis que le ciel, le destin, la nature, ma maistresse, et Polidor m’abandonnent ? Je suis sur la mer amoureuse où la tempeste gronde contre mon vaisseau : mais si elle l’enfonce je me hasarderay, et pourveu que je puisse embrasser le col de ma deesse, cette belle colomne de marbre blanc, plantee au dessus de deux rochers vivans je me sauveray bien du naufrage. Meliante en estoit là lors que Lysis ne se pouvant plus tenir de parler s’escria, dieu soit loüé ! J’ay trouvé ce que je cherchois.

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Que ces bergers sont doctes ! Ils ne parlen