Page:Sorel - Le Berger extravagant, 1628.djvu/958

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ne sçauroit tomber pas une goute d’eau d’une phiole qui est trop pleine. Ha ! Amour, qui me donnes ces peines, apres m’avoir osté le cœur, veux-tu m’oster la liberté de me plaindre ? Et si tu me mets tous les jours à la torture, n’est-ce pas afin de me faire confesser tous mes secrets ? Tyran, bourreau, coupe moy la langue, ou me permets de parler de ce que je souffre. Meliante frapa du pied sur la terre en disant cecy, et commença de se mettre en des postures, qui n’apartenoient qu’à un homme enragé, tellement que Lysis le prenant par le bras, essaya de luy donner les meilleures consolations qu’il luy fut possible. Cependant la pluspart de ceux qui estoient là se regardoient l’un