Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/101

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je la fis courir si fort, qu’Iphis me perdit incontinent de veuë. Elle alla vers ses gens pour leur commander qu’ils me ratrapassent, mais ils ne furent pas assez prompts : je ne sçay si elle eut beaucoup de fascherie de ma perte, et si son frere estant revenu en eust encore davantage, tant y a qu’ils ne vinrent point depuis m’importuner en ma maison, où m’estant retiré comme dans mon azile, je me fortifiay mieux qu’auparavant. J’augmentay les affections que j’avois pour moy-mesme, et recherchay toutes les inventions du monde pour me donner du plaisir en ma vie solitaire. J’avois de sept huict sortes de