Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/104

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Elle fut quelque temps à ma porte à me prier de l’ouvrir, mais je ne le voulus point faire qu’elle ne m’eust declaré son dessein. Apren, belle et solitaire nymphe, me dit elle, que je m’appelle Theodore, et que tout le monde m’ayant tesmoigné que ma beauté estoit nompareille, j’ay esté si vaine que de le croire jusqu’à cette heure. Toutesfois le commun bruit m’ayant apris que tu avois une beauté admirable, je n’auray jamais de bien que je n’aye veu si tu es plus belle que tant d’autres que j’ay desja surmontees. Moy qui m’imaginois que mon visage estoit le plus beau du monde, et qui croyois qu’il y alloit de l’honneur de ma maistresse si je souffrois la presomption de Theodore

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qui s’estimoit incomparabl