Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/131

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voulans estre eslevez sur deux montagnes où ils president : mais quoy que ce soit, je ne scaurois quiter l’opinion que j’ay, que l’on ne la sçauroit voir plus belle, qu’a ce bien-heureux jour qu’elle me captiva. Neantmoins une fantasque curiosité me possede encore ; je la voudrois voir depeinte en toutes les sortes d’habits et de coiffures que l’on luy a veu porter, et je songe que ce seroit aussi beaucoup pour moy, si j’avois un portraict de la contenance qu’elle tenoit, lors qu’elle faisoit la serieuse, ou bien lors qu’elle rioit au temps que je commençay de la cognoistre : mais quand j’aurois tous ces biens-cy, je ne doute point que je ne trouvasse encore le moyen de faire d’autres souhaits, tant l’esprit d’un amoureux est difficile