Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/143

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pas plus d’asseurance, car elle rougissoit, et baissoit les yeux en terre sans me regarder. Je croy aussi que jamais aucun berger ne luy avoit parlé d’amour, mais pour moy qui ne faisois pas là mon aprentissage, c’estoit une chose estrange de me voir si troublé. Toutes les fois que je me ressouviens en quelle action nous estions, j’ay des emotions estranges, et je croy que ceux qui nous voyoient en cét estat, en avoyent autant de pitié que de plaisir. Je ne vous raporte point nos discours mot pour mot, car mon estonnement m’empescha de les remarquer. Qu’il vous suffise que je ne gaignay rien pour ce coup, et qu’ayant veu Basilee huict jours apres au mesme lieu, j’eus seulement ce plaisir de voir