Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/149

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e vos baisers m’est plus que si une autre m’accordoit l’entiere jouïssance ; que si je suis jamais si heureux que de joüir de vous, je ne croiray point qu’il y ayt de fortune esgale à la mienne. Les caresses que vous avez quelquefois faictes à Amelite, respondit Basilee, vos petits sousris reciproques, et tant de propos dicts en l’oreille, m’ont fait juger qu’il n’estoit pas impossible que vous n’eussiez basty une nouvelle affection des ruines de la premiere. Ha ! Basilee, m’escriay-je, me persecuterez vous tousjours de la sorte ? Employez moy aux plus dangereuses occasions. Trouvez les plus subtiles inventions du monde pour esprouver si je vous ayme, et afin que je m’enchaisne moy-mesme de plus en plus dans la belle prison où je suis, je m’en