Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/252

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valets fussent aussi petits mangeurs que luy. Le bien qui m’avint encore de son mariage, fut que sa femme estant fort charitable, elle eut le soin de me faire aprendre à lire et à escrire, desirant faire quelque chose de bon de moy. Quand à Taupin je ne sçay si l’on doit croire qu’il avoit envie de m’avancer, mais ma foy il tenoit bien tout ce qu’il promettoit ; or attendez que je m’explique, je veux dire que s’il vous promettoit une chose, il la tenoit si bien qu’il ne la donnoit jamais : voila pourquoy je ne me faschay pas beaucoup de l’avoir mis en colere plusieurs fois tout de suitte. Un jour entre autres qu’il estoit à sa maison des champs m’ayant envoyé à Lyon achepter des provisions, il me demanda au retour, ce que l’on disoit

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