Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/303

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qu’il sembloit que l’on entendist les soufflets d’une forge. Carmelin qui estoit d’une humeur fort pitoyable s’en avisa le premier, et luy parla de cette sorte. Ne refuse point de dire ce que tu as, brave berger, sens tu quelque mal de coste ou quelque mal de dents qui t’oblige à te plaindre, ou bien si c’est que l’on va porter en terre tous tes parens et amys ? Si tu m’aprens la cause de ton dueil, tu te peus bien asseurer que tu as trouvé un homme qui en vaut quatre en ce qui est de secourir les affligez. Il est bien vray que tu me peus beaucoup servir, ô secourable et genereux Carmelin, respondit Meliante, c’est pourquoy il ne faut point que je te cele que c’est ton maistre qui est cause de ma douleur. Ha ! Mon maistre, venez