Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/312

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gens de sa maison aussi. Lysis en fut si content qu’il les alla embrasser tous avec une joye extreme : mais il fut bien plus ravy lors qu’il vid venir Floride, Leonor, et Angelique avec des habits blancs, à la façon des bergeres. Il leur dit qu’il ne croyoit plus estre jamais miserable, puis qu’il avoit eu le bon heur de voir de si parfaites personnes eslire le genre de vie qu’il avoit choisi pour soy. Toutesfois il ne se put tenir de rompre son compliment pour demander où estoit la belle Charite. Il ne faut point que nous vous celions la verité, dit Angelique ; vostre Charite a esté si glorieuse qu’elle n’a voulu ny changer de condition ny d’habit, quelque supplication que nous luy en ayons faite. Elle à pris nos persuasions pour des importunitez,