Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/327

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Oronte, que nostre devin fasse comme il l’entend, et en achevant ces paroles, il envoya de bons morceaux vers Lysis, admirant l’invention dont il s’estoit servy pour les avoir, mais l’amoureux berger se monstra si honneste qu’il les refusa, disant que s’il les avoit demandez, ce n’estoit que par risee, et pour esprouver ce que l’on luy respondroit, et qu’au reste il n’estoit pas si incivil que de paroistre gourmand devant une si belle assemblee, luy qui faisoit sa principale nourriture de pensees amoureuses. Apres cecy il ne laissa pas de manger de tout, et cependant Oronte incita tous les bergers à boire les uns aux autres. Ne beuvons nous point à l’honneur de nos maistresses, dit Philiris, n’avallerons