d’annee en annee chacun à leur tour. Voila une fort belle proposition, (dit alors Clarimond qui écoutoit ce discours) mais j’ay peur que si vous la suivez, vous ne soiez declaré rebelle au roy, qui ne souffrira pas que vous sortiez de son obeyssance, et que vous establissiez une republique dedans son royaume mesme. Il vaudroit bien mieux faire comme Ronsard qui dedans un poëme qu’il a dresse à Muret, le convie et une legion de poëtes aussi qu’il nomme, de quitter la France troublee de guerres civiles, et de s’en aller aux isles fortunees pour passer le reste de leurs jours joyeusement. C’est une des meilleures imaginations qu’il ayt jamais euës. Je te l’avoüe, repartit Lysis, mais je ne veux pas pourtant aller planter des colonies en des
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lieux fort eslo