Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/357

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Que si la hayne nous tient quelquefois, nous ne l’exercerons que contre les loups qui feront la guerre à nostre bergerie. Quel plaisir d’aymer des bergeres dont l’affection sera mutuelle, et se descouvrira librement sans que le respect les retienne, et leur fasse nourrir dans l’esprit ce qui les gesne. Nous verrons que ces belles ne seront point coquettes ny courtisannes et que les perfidies des amans ne leur enseigneront point à porter deux cœurs en une mesme poictrine. Pour ce qui est du culte divin et des sciences que nous apprendrons, j’en ay desja assez parlé, mais quant à nos passe temps ordinaires, je m’en suis figuré d’excellents. Je veux que les plus gentils d’entre nous joüent presque tous les jours quelque com