Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/380

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N’ont-ils pas desja bruslé Neptune et toutes ses eaux ? Pour t’acquerir la derniere victoire, ne faut-il pas qu’ils aillent devorer les feux des enfers ? Vien te reposer sur cette montagne qui est une colomne qui soustient le ciel, et porte mesme son sommet au delà de cette belle voûte pour servir de trosne à nostre divinité. Vien icy, mes delices, tu as desja hache l’air avec tes ailes plus de fois que la mer n’a de grains de sable. Vien, mon enfant, et j’essuyeray la sueur de ton front qui fait un ocean où l’on pourroit conduire une flotte assez grande pour une guerre navalle. Ne retarde plus, mon mignon, je te vay monstrer ton oncle que tu dois blesser si grievement que tout son corps ne sera rien qu’une playe.

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