Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/386

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mon dictame ? En disant cecy il aperceut Proserpine qui faisoit des bouquets estant assise à l’entree du bois. Helas ! S’escria t’il, c’est celle cy qui a emprisonné ma liberté dedans la geole de sa venusté ineffable. Je veux en estre aussi tost ravisseur qu’amateur. à ce mot il se mit à terre, et alla prendre Proserpine qu’il porta dedans son superbe char où il la jetta comme un sac de blé. Helas cruel, s’escria t’elle, laisse moy au moins porter avec moy mes fleurs. Je t’en conjure par mes pleurs. Si tu veux un peu attendre, je me rangeray apres aux lacs que tu m’as voulu tendre. Quoy me veux tu prendre, sans me rendre ? Il n’est pas seur, que tu sois mon ravisseur. Ne te puis-je fleschir en priant, ny en criant, ô voleur qui me fais