Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/403

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d’animaux, si je ne puis manger à cause de ces monstres abominables qui me ravissent tout ? L’on a beau me tuer tant de tendres poulets que l’on faict mourir jeunes, afin de me faire vivre moy-mesme plus longuement ; de tout cela je n’ay rien que la fumee. Mes courtisans me remonstrent assez que patience passe sçience, mais un ventre affamé n’a point d’oreilles. En l’estat ou je suis je mangerois des charettes ferrees, car il n’est saulce que d’apetit. Le roy Phinee ayant dit cecy jetta les yeux sur son libelle, qu’il avoit mis dessus la table, afin d’y regarder quelque fois, si la memoire luy manquoit. Clarimond y avoit escrit tout ce qu’il devoit faire, si bien qu’il leut tout haut ces paroles qu’il y trouva, il faut que Carmelin