Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/408

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

papier y vid en marge une annotation qui luy plut fort, et où il n’avoit point encore pris garde. Il ne se put tenir de la proferer tout ainsi qu’il la trouvoit escrite. C’est maintenant, dit-il, que le roy Phinee delivré des harpyes pourra manger à sa liberté. Il mangea apres de fort bon courage de son chapon, et prononça ce discours moitié par cœur, moitié en le lisant. Ha que ces mets sont delicieux apres un long jeusne qui m’avoit restrecy tous les boyaux comme un parchemin grille. Que j’auray desormais de plaisir à savoürer des viandes dont j’avois oublié le goust ! Je ne croyray plus que mes valets soient plus heureux que moy, comme par le passe lors qu’ils mangeoient tout leur saoul tandis que je