Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/462

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vif, mais pour son maistre voyant que ces hommes cy n’avoient point de bras, il ne craignoit pas tant, et s’imaginoit qu’il n’avoit qu’à couper ce long col qui les rendoit espouventables. Il tascha de tirer son espee, mais elle estoit si enrouillee qu’il estoit impossible de la faire sortir du foureau. Ce fut bien alors qu’il jugea qu’il estoit un guerrier bien peu prevoyant, d’estre venu au combat sans voir si ses armes estoient bien en poinct. Toutesfois pour se servir au besoin de ce qu’il avoit, il osta l’espee du baudrier, et toute couverte qu’elle estoit de son fourreau, il ne laissa pas d’en donner de grands coups sur le col des geans, mais il ne leur faisoit point de mal, car il ne frappoit que contre un baston entouré d’une serpilliere, au