Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/477

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coys comme si nous eussions voulu reposer, et un sage vieillard ayant ouvert nostre portiere, nous fit sortir pour nous esgayer sur une haute montagne où nous nous estions arrestez. Je ne sçay si nous estions dans une isle, et si c’estoit là ce magicien qu’Hircan tient pour son amy, et duquel il nous avoit parlé ; tant y a qu’il nous fit descendre dans une grotte qui reluisoit de tous costez pour les diamans et les escarboucles dont ses murailles estoient couvertes, et ayant mis une nappe fort blanche sur une table de marbre noir, il nous servit dix ou douze plats de viande dont nous mangeasmes jusques à nous en saouler, et puis nous beusmes d’un vin si delitieux que je ne croy pas que le nectar