Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/483

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moy, mais ils fuyoient Carmelin, à cause qu’il estoit armé, et qu’ils craignoient qu’il ne les vinst embrasser, ou qu’il ne les touchast seulement en passant, et qu’il n’escorchast leur peau delicate. J’eusse esté bien ayse de vivre avec des hommes qui ne pouvoient celer ce qu’ils pensoient, quand ils l’eussent desiré, mais le vieillard me dit que si j’avois veu leurs femmes dont j’aymois mieux le sexe que je ne faisois le masculin, j’eusse bien tost hay ce peuple, d’autant qu’elles n’estoient pas de cette humeur de vouloir que l’on penetrast dans leurs affaires, et qu’ayant le corps diaphane comme leurs maris, elles mettoient robbe dessus robbe pour le cacher, de peur que l’on ne vist leurs bizarres imaginations. Pour contenter ma curiosité il