Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/499

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bien que n’avois-je une demie picque, comme j’en avois demandé une à Hircan estant sur mon depart ? Il me jura que je n’en aurois jamais besoin : mais toutesfois si j’en eusse eu une elle m’eust beaucoup servy : mes ennemis n’eussent pas duré si long-temps devant moy. Je me souvien que dans la prophetie que vous avez faicte pour moy, ô Hircan, vous avez dit que la colombe seroit couverte des plumes d’un aigle, et qu’elle destruiroit les faucons ; je croy bien que je suis cette colombe sans fiel qui suis devenuë aygle, et veritablement ces faucons que j’ay destruits sont mes ennemys. Vous avez dit que le paletot rustique seroit changé en cuirasse militaire. Cecy est pour Carmelin, et pour moy aussi, car la casaque que j’ay