Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/528

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tout le monde ? Que tu sçays peu de chose, repartit Lysis, tu n’as jamais frequenté les beaux esprits de la France, puis que tu ignores, que lors que quelque pensee ne nous satisfaict pas entierement, il faut dire qu’elle nous heurte ; non pas que ce soit une chose visible, et qu’elle nous blesse au corps, car estant toute spirituelle, elle ne peut toucher que l’esprit. Nous voicy bien mieux, dit Clarimond, je voudrois bien sçavoir ce que vous entendez par vostre mot de pensee. Il est vray que pour m’accommoder à vostre humeur, j’ay parlé plusieurs fois de ces belles pensees aussi bien que vous : mais cela me desplaisoit assez, et je ne puis plus attendre d’avantage à vous le descouvrir. Aprenez moy si ce seroit un crime maintenant parmy vos

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