Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/535

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luy tint ce discours, ayant tousjours le chapeau en main. Je suis bien ayse, ô mon incomparable maistresse, d’avoir maintenant la permission de vous dire tout ce que j’ay sur le cœur. Il n’estoit pas besoin de me commander une chose pour laquelle obtenir, j’estois tout prest à faire des prieres. Bien qu’il y ayt icy plusieurs personnes dont je ne sçay pas les diverses volontez, je ne laisseray pas de vous parler de l’ardeur de mon amour, afin que tant de tesmoins vous rendent honteuse d’avoir esté jusques icy incredule et ingratte pour moy. Je ne sçay si vous ignorez les perfections que vous possedez, et si pour ce sujet vous croyez qu’il soit impossible que j’aye tant de passion, mais à tout hazard, il faut que je