Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/558

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Ne te mets en peine de rien, reprit Lysis, je te bailleray de suffisans memoires ; ce n’est pas la premiere fois qu’un amant a donné ses amours à descrire à un autre n’ayant pas la commodité de le faire, et la passion ne luy permettant pas de se donner tant de patience, ou bien voulant faire parler un autre sur ce sujet afin qu’il lui attribuast les loüanges que l’on n’ose pas s’attribuer soy-mesme. Depuis un peu un homme que je connoy a faict le mesme. Il disoit à l’autheur en luy donnant des preceptes, faictes parler sur la jalousie ce gentil-homme et cette damoiselle ; faictes battre ces deux cy contre ces deux autres, mais ne faites tuer que le moindre personnage, car j’ay encore beaucoup affaire des trois autres en des avantures suivantes,