Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/562

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

par cy par là quelque chose, mais je t’en veux bien dire d’avantage, et je m’en vay y commencer des maintenant. Premierement tu me feras prendre l’habit de berger à S Cloud, car c’est là que commençent mes plus belles avantures, et puis tu descriras avec quelle affection je considerois si peu de chose que je gardois en souvenance de Charite, à sçavoir ce morceau de cuir, ce papier, et tout le reste ; or tu amplifieras cecy, en disant que j’aymois tant ma maistresse, que non seulement je voulois garder tout ce qui venoit d’elle, mais aussi que je faisois vœu de garder soigneusement tout ce que j’aurois sur moy lors que ce bonheur m’arriveroit de parler à elle ou d’en recevoir quelque faveur ; comme par exemple si je l’allois voir dans sa maison, et qu’elle m’