Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/576

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Lysis, je ne sçay plus lequel je doy croire, c’est pourquoy tu mettras de l’un et de l’autre à ta fantaisie. Ces digressions empeschent que nous ne parlions des principales choses qui nous concernent. Il faut que tu sois averty, qu’avant que de travailler à mes amours tu dois long temps aller à la chasse aux pensees, afin d’en avoir bonne provision pour toute sorte de sujets. Pour ton stile il doit estre fort doux, et non pas rude comme celuy de quelques escrivains du temps, des ouvrages desquels l’on ne sçauroit lire trois pages sans avoir le gosier tellement escorché, qu’il faut avaller plus de deux onces de jus de reglisse pour l’adoucir apres. Pour parvenir à la perfection je croy qu’il ne faudroit pas mettre