Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/60

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tenu pour vray par le peuple superstitieux. à quelque temps de là un certain homme que des voleurs avoient tué ayant esté enterré dans un champ, il sortit par hasard une fleur de la terre dont l’on avoit couvert son corps, tellement que l’on creut avec assez d’aparence que c’estoit une metamorphose que les dieux avoient faicte de luy. Un autre ayant esté percé de flesches à la guerre, fut couvert negligemment de terre sans que les traits luy fussent ostez du corps, et l’on tient qu’estans d’un bois fort verd et fort aysé à venir, ils prirent racine facilement et jetterent des rameaux, si bien que l’on publia que ce corps avoit esté changé en arbre. Il y eut des paysans qui dirent la mesme chose

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