Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/613

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void qu’Alican n’est guere sage. Quelquefois ils ont des basques en pointe, et quelquefois par escaille. S’ils ont porté une année des manteaux à manche, ils auront apres des capes à l’espagnolle. Leurs habits sont souvent de pieces raportees comme ceux des harlequins, ou bien ils sont chamarrez de galon avecque des chiffres et des lacs d’amour, de sorte que l’on dit par tout qu’ils portent plustost les livrees de la follie que celles de la maistresse de leur maistre. Je ne blasme pas cecy pour estre ennemy de la proprieté et de la gentillesse des courtisans ; j’ayme bien à voir des gentils hommes bien vestus et leur train aussi, pourveu que ce soit selon l’usage ordinaire : mais Alican comme je vous dy, ne se contente pas d’habiller ses gens à la fantasque, ainsi que font plusieurs, il le veut