Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/629

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

p418

bien qu’il le peut estre, car ma foy c’est un galand homme, quant à cela, il ne fait que dire chez luy, laquais, que l’on aporte le couvert, et tout aussi tost vous voyez la table chargee. Il nous pouvoit donc bien rendre aussi forts qu’il disoit. Mon maistre vestit apres un habit qu’il appelle un habit d’heros, et pour moy je fus armé de toutes pieces, et me trouvay si empestré que si j’eusse eu la roupie au nez j’eusse prié mon maistre de me moucher. Apres beaucoup de ceremonies l’on nous mit dans un carrosse qui alloit par terre, et puis qui alloit par l’air ; à ce que disoit Lysis, pour moy je n’y pouvois rien connoistre. Je m’endormis en ma place, et mon maistre ayant faict la mesme chose, il songea qu’un magicien nous tiroit du carrosse, qu’il nous faisoit manger sur une table de marbre, pensez que c’estoit pour rafra