Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/650

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

connoistre que c’est avec impertinence que les poëtes font l’amour sans yeux, car comment un aveugle nous pourroit il aprendre l’usage des regards ? Tandis que cet amant se contentoit ainsi, Hircan qui sçavoit qu’Amarylle n’avoit entrepris la gentillesse qu’elle venoit de faire qu’a cause de luy, trouvoit en cela un tesmoignage de son affection qui luy plaisoit infiniment, de sorte qu’il s’enflammoit pour elle de plus en plus, et luy tenoit les plus agreables discours qu’il luy estoit possible. Pour Lysis qui ne songeoit pas tant alors a ses amours qu’il ne s’occupast aussi aux choses qui se presentoient, il dit à Carmelin qu’il ne s’estonnoit plus s’il l’avoit quité, et qu’il venoit de songer que l’amour qu’il avoit