Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/721

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dit Adrian, je vous deffie tous tant que vous estes de me nuire. Alors les bergers ayans resolu avec Hircan ce qu’ils devoient faire, commencerent à ouvrir la bouche les uns devant les autres, comme s’ils eussent parlé. Quelquefois ils s’aprochoient d’Adrian, et luy parlant le plus bas qu’ils pouvoient, luy disoient, hé bien, nous entendez vous à cette heure, meschant qui avez mesprisé le pouvoir du sage Hircan ? Nous avons peur de nous rompre quelque veine tant nous nous efforçons de crier. Amarille ayant esté avertie de ce plaisant tour, se trouva aussi au lieu où estoit la compagnie, et remua long temps les levres devant son mary. Aussi firent quelques laquais qui entrerent. Adrian voyant cela sans pouvoir rien entendre, estoit en une peine incroyable. Il descendit